Saturday, August 19, 2017

Une troisième année à Kinshasa


Beaucoup de lecteurs de ce blog m'ont signalé leur mécontentement : aurais-je été trop dur avec le Congo ? La première chose à dire : en tant qu'Européens, nous avons énormément de préjugés sur le pays. Nous ne sommes pas dupes non plus. Il suffit de lire quelques articles sur le pays pour se rendre compte que c'est le plus pauvre au monde. Ce qui étonne le plus grand nombre puisqu'il est couvert de terres fertiles et de forêts, et que son sous-sol est un des plus riches de la planète !

Ensuite, il faut reconnaître que malgré ces préjugés fondés sur une réalité indubitable il y a des points positifs. La preuve ? Mon contrat de deux ans avec le Lycée Prince de Liège était fini et je le prolonge ! Je vais faire une troisième année à Kinshasa. Quels sont ces points positifs ? En Belgique, il fait souvent gris. À Kinshasa, il fait toujours beau. En Belgique, il est difficile de trouver un emploi dans l'enseignement pour plus de quelques semaines. À Kinshasa, on peut rester autant d'années qu'on veut !

En Belgique, l'air est pollué dans plusieurs villes, comme par exemple à Bruxelles, à cause des usines qui sont très proches de la ville et très polluantes ; et il y a aussi un très grand nombre de voitures : plus de 5 millions dans le pays ! À Kinshasa, il n'y a pour ainsi dire pas d'usines et il y a très peu de voitures. L'air n'est donc pas aussi pollué qu'en Belgique. En fait, de ce point de vue-là, on n'a même pas l'impression d'être dans une métropole.

En outre, les gens sont de prime abord hostiles, mais ils ont leurs raisons. Après deux ans, j'ai maintenant plusieurs amis congolais. Ils sont presque tous fauchés (ils ne payent que très, très rarement la note), mais ils prennent soin de moi. Ils s'enquièrent de ma santé, me racontent les ragots du coin, écoutent les histoires de mes voyages avec des yeux pleins d'étoiles, se plaignent avec plus de philosophie que nous, les Belges... Ils rigolent facilement. Et je pourrais continuer pendant des heures ! L'hostilité qu'ils affichent n'est généralement pas profonde. Une fois qu'on parle avec eux, elle s'évanouit.

Par ailleurs, pour ceux que cela intéresse, les filles congolaises sont beaucoup plus avenantes que les filles belges. Je ne dis pas qu'il n'y a pas quelques filles farouches... Je ne dis pas non plus qu'il n'y a pas de filles conservatrices (il y en a des milliers ! Parfois plus conservatrices que le pape lui-même !) Mais la plupart ne se font pas prier deux fois pour sortir et faire l'amour avec vous !

Enfin, on gagne plus à Kinshasa qu'en Belgique. Ça peut être 500 € de plus chaque mois, le double ou même le triple ! Le logement est généralement payé par l'employeur : est-ce que ça arrive en Belgique ? N'est-ce pas excessivement rare ? Certains (mais pas les enseignants) ont aussi une voiture de fonction avec chauffeur.

Ça, c'était pour l'aspect positif de la ville. La liste n'est pas exhaustive, certes, je pourrais aussi parler des restaurants du centre... Et d'autres choses encore ! Mais ce sera pour une autre fois. Aujourd'hui, je voulais juste me rattraper un peu. Kinshasa n'est pas une ville facile tous les jours, c'est vrai, mais pour les expatriés ce n'est quand même pas aussi sombre que je l'avais présentée dans mon article "Une ville oppressante". Et le pays n'est pas aussi sombre que Joseph Conrad l'avait imaginé dans son célèbre livre "Heart of Darkness". Non, il faut l'admettre, il y a des points positifs.

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